Bonjour, Paris
Longtemps, je t’ai résisté, ou c’est toi qui m’as résisté. De l'œuf ou de la poule, je ne sais pas très bien.
Ah non, je n’aime pas ton énergie frénétique, très peu pour moi, beaucoup trop speed.
Et puis, il a bien fallu se rendre à l’évidence : je suis là maintenant, et pour de bon.
Et puis, les rues désertes d’un mois d'août et cette lumière estivale qui me fait les yeux doux... Ville lumière, il faut dire que tu portes bien ton nom.
À ta rencontre, je pense à ceux qui ne sont plus là, mais dont la mémoire est pour toujours liée à la ville et à mes premiers souvenirs ici. Mon parrain, ma tante, leurs derniers étages parisiens croulant sous les livres et les plantes. Il faut se frayer un chemin pour pouvoir jeter, tant bien que mal, un œil sur ces toits qui s’étendent à l’infini.
Alors j’ai sillonné tes rues, trouvé des entractes, des hors-temps nichés dans cette supposée frénésie que j'ai dû monter de toutes pièces. J’ai ravivé la présence des absents, animé entre nous tous une discussion silencieuse. J’ai fait de tes terrasses de café, de tes quais au petit matin, de tes grands musées des lieux de villégiature où mon imaginaire peut se promener à sa guise. Je t’ai rencontrée là où tu étais, là où j'étais.
Bonjour, Paris. Tu m’attendais ?